Iidia ou la domination des ...

Mes mains moites serraient la garde en cuir de mes lames. La tension montait à mesure que je me rapprochais.
Enfin mes talents étaient reconnu et on m'avait confié une mission importante. Mais il me fallait me montrer à la hauteur.
Je me glissais furtivement dans les ombres en me focalisant sur ma cible.

Soudain, un choc. Un immense douleur se fit ressentir dans mon dos. En un instant, je fût paralysé. Mes forces me quittait peu à peu et je lâchais mes armes.
Je comprenais ce qui se venait de se passer. Focalisée sur l'ennemi je m'étais fait surprendre et on avait eu raison de moi.
Alors que je tombais à terre, j'ouvris un dernière fois les yeux pour apercevoir mon assassin.
C'est alors que je le vis. Il me fixait avec son regard dénué d'émotion, un air innocent... A ce moment, je compris... En vérité, l'ennemi venait de l'intérieur, ils étaient déjà parmi nous.
Ils nous avaient envahis les...

Le noir, il n'y avait que cela autours de moi à présent. Le néant. J'étais bel et bien morte. Puis comme dans les récits et légendes, des images se mirent à passer devant mes yeux.
Je revivais mon passé.

Un fragment de mémoire vint à portée. Je me revoyais jeune adolescente, un grimoire à la main. Alors que j'avais un instant de répit, je me réfugiais à l'abri des regards afin d'étudier un peu les arcanes des plans. Si je voulais la surpasser, je ne devais pas apprendre seulement ce qu'elle m'enseignait. Je devais pouvoir la surprendre. L'avoir par surprise sans qu'elle puisse me détecter. Ainsi je pourrais avoir ma revanche...

Alors que ce souvenir s'éloignait, mon enfance m'apparut. Je revis ma mère en larmes alors que ces pirates m'enlevait pour m'amener dans leur navire. Les premiers mois de souffrances à obéir à ces démones, à subir les pires brimades. Je revoyais également mon entrainement intensif à manier ces lourdes lames avec mon frêle corps de fillette. Je me souvenais encore des ses paroles "Si tu veux te venger, entraine-toi jusqu'à ce que tu puisses me tuer. Si tu y arrives un jour".

Maintenant, c'était mon entrée au sein des éclaireurs renégats qui passait devant moi. Mes missions, mes exploits et surtout mes échecs. Puis enfin ma première mission importante en solitaire. Ma dernière aussi.

Semblant venir sur plus profond de ma mémoire, je visionnais enfin ce pourquoi j'avais souffert toute mon enfance. Je faisais face à celle qui m'avait arraché à mon foyer pour me briser des années durant. Elle avait transformer une fille de pécheur en arme vivante. Le duel entre elle et moi. Un moment que j'avais attendu si longtemps. Dans des mouvements gracieux, nos lames s'entrechoquait. Disparaissant soudainement pour mieux réapparaitre dans le dos de son adversaire. Mais même si j'avais été bonne élève, je n'arrivais pas encore à prendre le dessus sur son expérience. Je devais jouer le tout pour le tout et mettre à profit tout mes enseignements, pas uniquement ce qu'elle m'avait appris.
Je me dégager en un mouvement, et alors que nous nous fixions dans les yeux, j'ouvris une porte entre les plans. Malgré la douleurs semblable à des aiguilles me transperçant, je traversais rapidement pour réapparaitre derrière ma cible. Elle était maintenant à ma merci et je comptais en profiter. Au lieu de l'éliminer simplement, je la désarmais et l'immobilisais au sol. Une lame sous le cou, il me suffisait d'un simple mouvement pour en finir. J'avais entre mes mains la vie de celle qui m'avais battue, entrainer, fait souffrir. Celle qui avait fait de moi ce que je suis. Puis d'un mouvement sec ma main...

L'image disparaissait alors que je me sentais attiré par le vide. Je voyageais à toute vitesse mais je ne savais pas où. Un petit point lumineux s'approchait de plus en plus. Finalement la vie existait après la mort ?
Je me retrouvais dans une cuve avec le même corps que de mon vivant. Finalement la vie après la mort ne semble pas si terrible que ça. Le sol semble trembler comme sous des coups de canon. Le serviteur de dieu me fait sortir de là. En fait je suis toujours en vie. Ou plutôt à nouveau en vie. Grâce à la technomagie, je suis revenue d'entre les mort. Moi parmi tant d'autre. Je pense que ce que j'ai vu en mourant y est pour quelque chose. Maintenant que je suis de retour, je me doit d'avertir tout Telara. Il ne faut pas les laisser gagner. Nous devons reprendre nos terres et nos forêts au mains des...

Me voici à présent dans le passé. Du moins c'est ce que l'on me dit, mais comment le croire, en être sûre ?
Il est fort probable que je n'ai aucun moyen de repère à cette époque, ni moi, ni mes parents ne doivent encore exister.

Mais mon esprit est déjà trop embrouillé par tous ces évènements. Il faut que je fasse un peu le tri dans mes pensées.
Une résurrection, un voyage dans le temps, un dragon démoniaque voyageant à travers les plans. Même les plus imaginatif des écrivains de Telara ne pouvait concevoir une telle histoire.
Et pourtant je me retrouvais bel est bien des années avant ma naissance après m'être fait ridiculement tuée par...
Son image repasse devant les yeux et mon sang ne fait qu'un tour.

J'avais maintenant un but précis. Je ne devais pas me laisser aller ainsi.

Je faisais rapidement le tour des environs et prenais quelques renseignements dans le campement à coté. Une fois prête, je me mettais en route vers Meridian. Là bas, j'aurais peut être plus d'explications sur tout cela.

Cette époque n'était guère mieux lotie que la mienne. Les failles s'ouvraient comme la pluie tombe lors des moussons, déversant leurs immondes créatures.
Sur ma route, j'aidais du mieux que je pouvais les guerriers qui tentaient vainement de repousser ces hordes vers leur lieu d'origine.
Et pendant ce temps, le véritable ennemi grouillait dans nos forêts. Ils nous épiaient dans l'ombre, ourdissant des complots contre lesquels nous ne serions pas préparer.
Heureusement, maintenant j'étais au courant, je savais. Et je pourrais y mettre fin.

Je profitais de mes haltes dans divers endroits de Libremarche pour espionner ceux qui plus tard causerait notre perte. A leur insu, je notais leurs habitudes, leur comportement. J'essayais de trouver les failles dans leur habile déguisement. Ainsi il me serait plus facile de mettre le reste de la population au courant et prendre les mesures qui s'impose.
Cependant, il me fallait faire vite car cette vermine étendait leur emprise de plus en plus, croissant, se multipliant.
Mais je ne les laisserais pas faire. Je les éradiquerais jusqu'au dernier. Bientôt Telara serait débarrasser de ces ÉCUREUILS !!!

Voila plusieurs lunes maintenant que je parcours ces terres dans mon nouveau corps.
Au fur et à mesure de mes découvertes, les vagues souvenirs de mon existence passée s'étoffent.
Parfois, au détour d'un sentier, une sensation de déjà vu me traverse; les pic et les vallée me semblent familiers, et pourtant si différents.
Et avec elle les souvenirs me reviennent, bon ou mauvais, souvent mauvais même.
D'autant que maintenant, je connais la fin tragique qui m'attends et je la revois se dessiner lentement sans rien pouvoir y faire.
Mais cela ne concernent que mes mémoires les plus récentes. Je ne me rappelle que de peu de choses de ma période de pirate.
Comment vivais-je, qu'ai je dû faire pour survivre ? Je me dis que je préfère ne pas m'en rappeler mais au fond de moi une voix me dit le contraire.
A chaque descente dans le sud, un malaise me prend, une sensation indescriptible qui me fait quitter rapidement la région.
Et d'un autre coté, un appel qui m'amène à proximité des côtes sablonneuse.
Lequel des deux l'emportera, je ne sais pas. Mais pour l'instant, j'évite ces régions arides comme les bahmis évitent les kelaris.
Pour combien de temps encore, car je sais qu'un jour ou l'autre je n'aurais pas le choix. Les fronts de guerres sont sur tout le continent et je serais amener à fouler les déserts rapidement.
Je commence donc à étudier les récits de ce qui devrait être mon peuple, même si je n'y suis pas rester longtemps.
Je lis les récits de ces peuples nomades et j'écoute avec attention les histoires de mes sœurs légionnaire Eths.
Dès qu'une histoire parle de marins, corsaires ou autre pirates, mes oreilles se font alors plus aiguisée pour ne laisser passer aucun morceau.
Ces brefs passage me révulsent la plus part du temps, m'imaginant en train de commettre ces massacres si soigneusement détaillés par le conteur. Mais au fond je sais que c'est une partie de ma vérité, de mon histoire.

Le seul point positif que je trouverais à explorer ces terres ensoleillée, c'est que je pourrais ne serait ce qu'un bref instant, relâcher ma vigilance. Ces terres arides ne semblent pas convenir aux envoyer de Regulos. Là bas, je ne trouverais pas d'écureuils !

Encore une journée à parcourir les terres de Telara, à repousser les invasions et fermer les déchirures planaires.
Cette routine devient pesante. Pas une seule seconde de repos pour penser correctement ses blessures et récupérer.
Une nouvelle vie nous a été offerte, mais à quel prix. Nous sommes mort au combat et nous ressuscitons pour le combat.
Ravie comme presque tout le monde au début de cette nouvelle chance, je commence à douter.
Ensemble réussirons nous réellement à nous défaire de la menace de Régulos et des autres dragons ?
Une nouvelle ère de paix nous attend-elle au final avec les gardiens qui se liguent déjà contre nous ?
Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir en tout cas pour y arriver et je doute d'en voir un jour la fin.
Les interrogations se dissipent alors qu'une nouvelle vague de mort vivant fonce sur moi.
Sans plus attendre, je me focalise et fonce dans la bataille oubliant toute ma lassitude. Mais pour combien de temps ?

Cette fois, c'était la fin, je ne pouvais plus reculer ni faire demi tour. Lentement, mais sûrement, mes pieds me conduisaient au sud. Dans ces terres désolées et brûlées où habitaient jadis mes parents.
Maintenant que j'étais sur ces terres, je ne pouvais échapper à l'envie de partir à la recherche des mes racines. Je n'avais pas appris grand choses des livres que j'avais consulté jusqu'à présent, il me fallait donc trouver sur place des indices concernant le passé, mon passé.
Mais par où commencer ? Je n'avais pas beaucoup d'indice. Mes parents ayant été pécheurs, je devais concentrer mes recherches sur les rives des plaines arides et de Sable Chatoyant et plus précisément les abords du lac de la Consolation.

Je profitais de ma venues dans ces contrés pour en apprendre plus sur la vie dans le désert et les peuples nomades. Je consultais les ouvrages éparpillais ça et là, des simples récits de fait divers au ouvrages philosophique de Al Hazoun. Je trouvais la confirmation de diverses attaques de pirates sur les côtes des Sables Chatoyant pendant la période de l'empire Eth. Je me focalisais sur les récits proches de la date de la chute de l'empire.

Après avoir fait le tri, je notais sur une carte l'ensemble des lieux où des enlèvements pouvaient correspondre au mien. Après des mois de recherches, je commençais enfin à voir le bout. Enfin j'allais connaitre mes origines, remplir les blancs de mon esprit.

Me voici maintenant parcourant les villages de pêcheurs, demandant des renseignements plus précis sur des événements ayant eu lieu il y a plusieurs centaines d'années. A chaque lieu visité, je me rapprochait un peu plus de ma cible. Au fur et à mesure que je m'immergeais dans cet univers, beaucoup de choses me paraissent familière, et la nuit, des fragments de mémoires semblaient ressurgir dans mes rêves. Plus j'avançais vers ma destination, plus mon excitation se faisait grandissante, jusqu'à...

Après plusieurs jours de voyage, j'arrive enfin près d'un village d'ancien pêcheur, reconverti en marchand, utilisant la voie maritime. Je questionne plusieurs autochtones et surtout le doyen du village. Il me confirme les fait. Il y a quelques générations de cela, un couple de pêcheur s'étaient fait enlever leur enfant par des corsaires qui avaient pillé le village. L'enfant, étaient une jeune fille de 6 ans au moment du rapt d'après les anciens registres. En regardant les actes de naissances, je découvre ce qui devait être le mien : Iidia Al Karim. Voici donc mon nom.
Au même instant, je sens une bouffée de chaleur m'envahir, je tourne des yeux et je m’effondre au sol. Quelques heures plus tard, je reviens à moi, allongée sur un lit dans la maison du doyen. Je m'excuse et le remercie pour son hospitalité. Je lui demande encore des informations sur ces Al Karim, et si je peux garder cet acte de naissance, seul souvenir que j'ai maintenant de mon existence passée.

Après un derniers échanges de politesse, je me dirige vers le lieu que l'ont m'a indiqué, à quelques heures de marche. Le village ayant migré durant ces années, ma maison ancestrale (ou ce qu'il en restait) ne se trouvais pas exactement ici. Je marche donc, sous le soleil de plomb, encore excitée par ma découverte, serrant le papier dans ma main et faisant tourner mon nom retrouver dans ma tête. Au bout d'une heure, je décider de faire une pause. Pendant que je me désaltérer, le doute s'emparer de moi.
Maintenant que j'avais retrouver la trace de mes parents, est ce que je voulais réellement en savoir plus. Tous les souvenirs que j'avais retrouvais depuis ma résurrection tournait autour de ma vie de pirate. Rien sur mes années précédentes. Même si elles avaient été assez douloureuse dans l'ensemble, ces années étaient en réalité les seules qui demeuraient. Et au final, n'avais je pas trouver une sorte de bonheur dans tout cela.
Lorsque je ressassais mes souvenirs, je trouvais dans ces ensemble déplaisant des instants de joie et de bonheur. Ces corsaires qui m'avaient aussi souvent brimer, s’avéraient souvent être comme des mères pour moi. Et maintenant que je suis à quelques kilomètre des ce qui fût ma terre natale, je me posaient des questions. Qui au final étaient pour moi mes vrais parents ? Je pense qu'au fond de moi, je connaissais déjà la réponse.
Une dernière gorgée et je me relève. Tournant les talons, je me dirige à nouveau vers le village, le cœur léger. Me voici maintenant l'esprit éclairci pour combattre les forces des dragon, plus menaçante que jamais. Maintenant les cultistes trembleront en entendant le nom de Iidia Al Karim, la corsaire.