Le Fleuve des Âmes. Depuis combien de temps suis-je prisonnière de ses entrailles ? Le temps n'a n'y fin, n'y commencement. Il n'y a rien après la mort. Rien d'autre que le désespoir et l'errance.
Les esprits qui jadis nous protégeaient nous ont abandonné. L'ombre menaçante d'Akylios s'était posé sur notre peuple, et sans nous en rendre compte, il était déjà trop tard. Le puissant dragon d'eau avait déjà resserré ses griffes sur nous. Certains d'entre nous passèrent à l'ennemi, allécher ou fourvoyer par des promesses de puissances et de pouvoirs, sans compter les nombreuses autres futilités que signifiaient leurs prisent de positions. C'est ainsi que la déchéance de notre nation s'amorça.
Peu de temps après, ceux qui avait refuser la ''corruption'' furent condamné à s'exiler des iles sur lesquels nous avions élu domicile.
Seul un petit groupe d'entre nous ont tenté tant bien que mal de s'interposer pour gagner du temps. De précieuses minutes qui ont ainsi pu permettre à nos frêles embarcations de prendre la fuite, loin de cet enfer qu'était devenu nos archipels.
Je faisais moi même partie d'entre eux. Nous savions tous qu'en restant à terre, nous étions condamner. Mais pour que survivent le peuple Kelari, nous étions près à ce sacrifice. Je n'étais alors qu'une apprentie dans le domaine la magie, et je savais bien sans désillusion que mon aide ne serait qu'une goute d'eau, perdu parmi les flots qui se déversait sur nous.
J'ai tenté en vain de repousser nos assaillants, mais rapidement, je me suis retrouvée submergée par les hordes des Abyssaux. Ces êtres monstrueux lacérèrent ma chair jusqu'a ce que mes jambes ne puissent plus soutenir mon corps. Je me revois tombant a terre, gisant dans mon propre sang, peu avant que ma vision ne se brouille et que la tumulte des combats ne s'éloigne progressivement de moi. La douleur s'est effacé peu à peu de mon être. Les ténèbres ont remplie mon regard, et le souffle de ma vie s'est lentement éteinte, tel la flamme d'une bougie, vacillant lorsque la cire de celle-ci à entièrement fondu, et que l'éclat de sa lumière s'efface peu à peu, doucement mais inexorablement ...
Je suis morte. J'ai emporté avec moi et comme seul regret, le fait de ne pas avoir été assez forte pour défendre mon peuple et mon pays. Je maudis mon impuissance, cette immaturité de ma magie que je n'ai pas su acquérir, n'y dompter.
Mes camarades de bataille sont tous morts eux aussi en essayant de repousser les disciples d'Akylios. Néanmoins, notre petite diversion fut payante. Nous étions parvenu a gagner suffisamment de temps pour qu'une partie des bateaux de notre peuple puissent quitté nos îles. Cependant, et malgré cela, bon nombre d'embarcation furent détruite avant même de prendre la mer. Si seulement nous avions eu plus de temps. Si seulement ...
Me voila donc plongé dans le Fleuve des Âmes. J'erre sans fin dans son flux. Les jours se ressemblent et se confondent, laissant peu à peu le désespoir et la folie m'envahir. Je n'ai nul doute sur le fait que je finirais par perdre la raison, tôt ou tard ...
Et pourtant, alors que j'étais résolu à y demeurer le restant de mon existence, je me suis soudainement sentie happé par quelque chose. C'est une sensation douloureuse, un peu comme si l'on avait arraché de force mon Âme du Fleuve. Et puis, la douleur est partie, et d'autres sensations que je croyais avoir perdu ont soudainement refait leurs apparitions. Je ne pensais pas pouvoir un jour retrouver un corps et mes cinq sens. Alors que je m'émerveillais de cette prouesse de la technomagie, je fut subitement attiré par le bruit des combats qui faisaient rage au dehors. J'ai compris très vite que le monde dans lequel j'avais été ramené à la vie n'était devenu qu'un vaste champs de ruine à la merci des dragons.
Combien de temps suis-je resté prisonniers du Fleuve des Âmes ? Bien trop longtemps à en croire les récits que j'ai pu entendre des survivants. Le monde à tellement changé ...
Alors que je contemplais les ravages et le chaos qui faisait place en ce lieu, j'ai de nouveau sentie en moi bouillonner les effluves de la magie. Cette même magie que j'avais jadis commencé à maîtriser.
Grace à la technomagie, je vais pouvoir retourner dans le passé pour essayer de faire infléchir la courbe du destin, qui à conduit notre monde dans l'état lamentable ou il se trouve actuellement.
Mais par dessus tout, je jure de venger le peuple Kelari, et de faire payer à Akylios, le dragon d'eau, tous le sang qui à été versé par sa faute. Je suis d'ailleurs aujourd'hui convaincu que c'est la raison pour laquelle, le destin m'a accordé une seconde chance en me ramenant à la vie dans les forges de résurrection ...
Sujet: Eluny, tant qu'Akykios vivra... 
Lun 28 Fév - 1:10