Rabbah Al'Souaïff .. Renégat à la recherche d'un passé.

Introduction : la naissance d’un renégat


Le fracas d’une bataille. Des lames qui s’entrechoquent et des cris de rage et d’agonie. L’odeur du sang sur le sable. Le sable du désert. Des gens se battent et meurent dans le désert. Des images floues. Des souvenirs précis et imprécis à la fois. Une silhouette, la silhouette de l’être honnis, s’approche de l’homme. Il y a eu une trahison, de cela il est sûr. Il ressent clairement ce sentiment. Cette sensation. Le combat s’engage, confus, dans la brume nébuleuse des souvenirs éparses de l’homme. Le choc de l’acier tourbillonnant, une douleur brûlante dans les entrailles et le goût du sang dans la bouche. Puis plus rien. Les ténèbres remplacent la vive lumière du soleil désertique. Le froid remplace le chaud. Plus rien. Rien d’autre que deux noms. Deux noms aussi lancinants que la blessure profonde d’où s’échappe la vie de l’homme.

Rabbah Al’Souaïff … La rose des sables.

Lorsque l’homme, désorienté, ouvre les yeux dans une aspiration d’air exaltée digne d’un nouveau-né, il sait. Au moins l’un des noms à un sens pour lui, il en a la conviction. Il est Rabbah Al’Souaïff. Ou tout du moins, il le fut. L’opérateur qui l’aide à sortir de sa cuve de résurrection le lui confirme. Très succinctement, on lui explique de quoi il retourne. Il avait été un obscur héros Eth des temps anciens. Grâce à un savant mélange de magie et de technologie, on a ramené son âme depuis le conduit du temps, de l’espace et des plans et on l’a réintégré dans son corps reconstitué selon une banque de données ADN précise. L’homme ne comprend pas tout. On lui dit qu’il est maintenant un renégat et qu’on lui aurait bien tout expliqué dans les détails mais que le temps manque cruellement. L’ultime bataille de l’humanité fait rage dehors. Une bataille perdue car Régulos, le dragon régnant du plan de la mort à finalement réussit son invasion. Le temps, pour ce qu’il en reste, presse. L’homme et quelques autres ont été choisi pour représenter l’espoir d’un futur dont le présent est déjà condamné. Ils devront passer outre le temps pour mener la lutte dans un passé où le dragon n’a pas encore la haute main mise sur Télara. On indique à l’homme qu’il devra batailler contre les forces de régulos car la machine temporelle n’est pas dans le complexe. Il devra la rejoindre par ses propres moyens comme l’on fait ses prédécesseurs quelques instants auparavant. Dès l’ore, un instinct semble reprendre le dessus. L’homme, Rabbah, sait comment évoluer dans ce décor apocalyptique. Il retrouve ses marques de combattant. Mais il sait aussi comment faire pour éviter le pire. Esquiver au bon moment, passer là où personne ne le verra, choisir le chemin le moins parcouru par l’ennemi et tuer sans prendre de risque quand il le faut. Puis vient le temps de l’ultime affrontement. Régulos en personne tente d’empêcher le voyage de l’homme. Heureusement, Rabbah n’est pas seul. Le dernier sursaut de la résistance renégate se dresse entre lui et le dragon de la mort afin de lui permettre le passage vers son futur. Vers le passé. Avec le courage du désespoir, l’Ethian se jette au cœur de la bataille, s’approchant seconde après seconde de la machine à voyager dans le temps. Un dernier effort et le voilà prêt. Un bouton actionné. Un nouveau vertige. De nouveau le souvenir du sang et du sable. La rose des sables… .

Dernière vision d’un futur sans espoir. Le dragon Régulos abat sa puissance et les résistants tombent, le regard plein de l’espoir que promettent ceux qu’ils appellent êtres élus et qu’ils ont ramenés d’entre les morts pour la sauvegarde du monde.

Chapitre I : un renégat invisible


Cela devait bien faire une ou deux semaines que l’homme nommé Rabbah Al’Souaïff etait sorti de sa faille temporelle dans un Télara qui lui est tout à la fois son passé, son présent et son futur. S'il avait commencé par errer telle une âme en peine, il avait rapidement dû de nouveau tirer ses armes. Il fallait bien avouer qu’après sa résurrection, il n’avait pas eut beaucoup de temps pour réfléchir. A peine revenu d’entre les morts il avait du lutter pour sa survie contre une horde de serviteurs de la mort. Puis il avait été renvoyé dans un passé qui, s’il n’était pas encore sous la coupe de Régulos ne semblait valoir guère mieux. Il était entré dans un monde en perpétuelle guerre. Contre les plans élémentaires et leur culte draconique, tout d’abord, qui cherchent encore et toujours à annexer Telara. Contre les gardiens et leur fanatisme religieux, ensuite, qui, refusant toute idée de technologie, châtiaient systématiquement tout ce qui ne vénérait pas les veilleurs. Sans compter, bien sûr, les problèmes annexes ; Tyrans à la folie des grandeurs, traitres infiltrés et autre machiavel à l’esprit torturé rêvant d’anéantissement et de fin du monde. C’est dans ce cadre, et ayant vu où la folie des dragons et des peuples allait mener Telara, que Rabbah avait finallement décidé avec froideur que le futur d’où il venait n’aurait pas lieu. Il allait faire ce qu’il fallait pour cela. Quoi qu’il en coûte, il ne le permettrait pas.

Ainsi Rabbah Al’Souaïff, Eth de son état, en était arrivé là.

Il se tenait devant celui qui, s’il n’était que l’homme sans visage, était le maître incontesté de l’invisible. Sans doute ses talents et sa pugnacité étaient ils arrivés aux oreilles de l’organisation. Ou peut être tentait-elle un recrutement systématique des êtres élus du fait de leur capacité à régénérer de leurs blessures après même la mort. Lui-même ne savait pas trop. Tout ce dont il était sûr, c’est qu’il prononçait en ce moment le serment de l’invisible, se liant à l’organisation secrète renégate.

« Pour l’Invisible, je serais les yeux et les oreilles du renégat. »

« Pour mes frères renégats, je serais l’ombre et le sang du traitre. »

« Pour les traîtres, je serais la lame vengeresse de Télara. »

Dans la plus haute tour de Méridian, à l’étage de l’Invisible, un homme donne un dossier à son supérieur. Il salut et quitte la pièce aussi silencieusement qu’il était entré. Le supérieur, assis à son bureau lit attentivement le dossier édité, un léger sourire au lèvre.

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*Dossier alpha, code prioritaire de sureté rouge.*


*Nom : Rabbah Al'Souaïff

*Nom de code : main rouge

*Ethnie : Eth

*Fonction au sein des renégats : Agent de terrain au service de l'invisible

*Couverture pour le reste du monde (à priori autre que renégats et/ou invisible) : barde itinérant

*Techniques, compétences et talents (classe et âmes plus métiers) : (classe voleur) roublard et débrouillard pas toujours scrupuleux, d'aucun peuvent voir dans le sujet un individu vil aux méthodes douteuses et sournoises. La vérité est simple, il fait tout simplement ce qu'il faut pour arriver à ses fins.
- (âme assassin + lame noire & traqueur des failles pour un rôle de DPS CàC orienté jeu solo) Excellente maîtrise du combat au corps à corps. Maîtrise parfaite des poisons et autres techniques sournoises. Capable de passer dans les ombres et d'en ressortir dans le dos de sa cible pour l'estropier, voir la tuer, d'un seul coup de ses poignards, le style de combat du sujet n'est absolument ni conventionnel ni loyal. Il peut enflammer ses lames et en projeter la flamme si besoin. Il sait se placer et esquiver grâce à la maîtrise de certaines techniques de téléportation planaire.
- (âme tireur d'élite + rôdeur & saboteur pour un rôle de DPS distance orienté jeu groupe) Tireur d'élite chevronné, le sujet excelle dans l'élimination de cible unique à longue portée puis dans l'art de déguerpir à toute vitesse. Au sein d'une équipe d'élite, il peut faire des ravages un arc ou un fusil à la main, si tant est qu'il soit couvert. Formé par l'un de nos meilleurs spécialistes en explosifs, le sujet en possède les rudiments.
- (âme barde + lame noire & saboteur pour un rôle de soutient de groupe) Son penchant naturel pour les arts subtils que sont la musique et les lettres couplé à une grande sensibilité artistique font du sujet un barde né. C'est ainsi qu'aux yeux du monde il n'est qu'un simple barde itinérant de talent.
- (métiers de tailleur, fabriquant de runes & boucherie) Le sujet est un nomade pour qui la survie n'a nul secret. La chasse, le dépeçage et le tannage sont des talents qu'il maîtrise. Il sait accommoder les peaux et les tissus pour fabriquer des vêtements et même des armures rudimentaires de cuir. Il à également été formé par nos sorciers à l'art délicat de la confection runiques. Ceci afin de renforcer l'efficacité de son équipement lors de ses missions à hauts risques.

*Notes : après être revenu d'un futur où Régulos pliait Télara à sa volonté destructrice, le sujet possède un idéal très élevé concernant la sauvegarde de son monde. Il ne cache pas non plus une certaine volonté de trouver un terrain d'entente avec les gardiens en vu d'une union contre les dragons. Son crédo en ce sens est qu'il faut que les peuples s'unissent dans la lutte contre les plans envahisseurs. Sa motivation est bonne et louable, mais il risque de déchanter lorsqu'il se trouvera en butte au fanatisme religieux des gardiens. On ne lui connait aucun autre intérêt ou loisirs en dehors de ceux de sa vocation bardique et surtout de sa plus grande passion ; Télara.

*Notes en édit : Il semblerait que le sujet n’essait plus de rallier à lui les bonnes volontés gardiennes. En butte à trop de préjugés, il à, comme prévu, subit de plein fouet le fanatisme et l’intolérance. Il semblerait qu’il soit plus circonspect quand à cette volonté d’alliance avec l’ennemi. Nous avons, à son insu bien entendu œuvrés dans ce sens.

Chapitre II : Le retour d’un renégat


L’accueil avait été des plus chaleureux. Alessa, Skoth, et les autres rosi-sabliens avaient été des plus cordiaux et, pour la première fois depuis son « éveil », Rabbah Al’Souaïff se sentais chez lui. Comme si une longue errance prenait fin.

Le sable du désert, chaud et sec, lui coulait entre les doigts tandis qu’il se rappelait les recherches qu’il avait entreprit pour retrouver la signification du terme « rose des sables ». Il était là, accroupi au plus profond de sable-chatoyant, jouant avec ce sable jaune et fin si typique des déserts profonds.

L’accueil avait été des plus chaleureux, certes, mais ils n’avaient ravivé aucun souvenir dans l’esprit du Eth. Qu’il était cruel de pouvoir se rappeler plusieurs millénaires de traditions Eths sans être capable du moindre souvenir de sa propre histoire. La légion de la rose des sables, principalement composé d’Ethians, faisait remonter son histoire à bien avant la première tentative de conquête de Régulos. Quelques très rares livres mentionnaient son existence à l’âge d’or du peuple Eth, avant même la grande apocalypse qui décima Sable-chatoyant et les plaines arides. Cela avait permis à Rabbah de faire un vague rapprochement entre lui et la légion. N’ayant trouvé nulle autre association à ce terme, Rabbah avait donc poussé ses recherches dans cette direction jusqu’à contacter Alessa, l’actuelle maîtresse de l’ordre.

L’Ethian respirait à fond cet air pourtant étouffant. En fond on distinguait vaguement une grande chaîne montagneuse. Le désert avait beau être vaste, Télara était un monde fortement escarpé et chaque région qui le composait en portait les stigmates. Sable-chatoyant ne faisait pas exeption à la règle. La plus grande partie de sa surface aride était parcouru de relief plus ou moins haut. Cela n’empêchait pas le profond désert de régner en maître absolu sur toute sa façade Nord-Ouest. Là était son véritable foyer. Dans ce désert aride où le peu de vie devait se battre à chaque instant pour les maigres ressources en eau et nourriture. Là était sa véritable patrie. Là était enfoui son cœur. Au plus profond des sables du désert.
Rabbah reprit sa méditation, tentant une fois de plus de s’enfouir au plus profond de lui-même, dans l’espoir de retrouver son passé.

Skoth … . Ce singulier personnage passablement xénophobe, du moins envers les Kelaris, était l’énigme de plus que lui avait posé la rose des sables. Il ressemblait bien trop à Rabbah pour que ce ne soit qu’une coïncidence. Etaient-ils parents ? Jumeaux, dans ce cas. L’agent de l’Invisible était persuadé que Skoth était la clef de l’énigme de son passé. Mais l’individu était difficile à rattraper. Aussi nomade l’un que l’autre, les deux Ethians ne se croisaient que rarement. Et même si Skoth avait manifesté une curiosité analogue à celle de Rabbah, il n’avait encore fait montre d’aucun intérêt particulier envers celui qui lui ressemblait tant.

Aujourd'hui, Rabbah Al'Souaïff était un rose des sables et pourtant, toujours aucun souvenir ne se faisait jour.